samedi 23 avril 2011

Attente...

Aujourd'hui, c'est le Samedi Saint, ce jour d'attente et de doute dans l'Église de Notre Seigneur Jésus... La lampe est éteinte et les portes du temple ont été arrachés de leurs gonds... Celui qu'on croyait être le Sauveur de tout le peuple n'est plus... Déchu de sa condition d'homme et Dieu, il a été pendu au gibet de la croix; quel échec diront certains... mais pourtant, il y a de l'espoir dans ce doute car Il nous a dit qu'il reviendrait, qu'il fallait être prêts à accepter d'aller au-delà de nos simples perceptions humaines... alors, nous attendons...

Il y a quelques années, avec mon ami Doréus, j'organisais des Montées Pascales, genre de retraites pour se préparer à la Grande Nuit de la Résurrection, et j'ai commis cet hymne, que je partage avec vous:

Hier encore...

Hier encore, Seigneur, tu aurais pu dire non.
Mais tu as dis oui pour le fils prodigue;
Tu as dit oui à ton angoisse au Jardin des Oliviers.
Avec le fils prodigue, nous attendons...

Hier encore, Seigneur, tu aurais pu dire non.
Mais tu as dis oui pour celle qui a tant aimé;
Tu as dit oui aux soldats qui venaient te prendre.
Avec celle à qui tu as tant pardonné, nous attendons.

Hier encore, Seigneur, tu aurais pu dire non.
Mais tu as dit oui pour l'aveugle-né;
Tu as dit oui à la trahison et l'abandon.
Avec l'aveugle-né, nous attendons.

Hier encore, Seigneur, tu aurais pu dire non.
Mais tu as dit oui pour Zachée;
Tu as dit oui aux accusateurs du Sanhédrin
Avec Zachée, nous attendons.

Hier encore, Seigneur, tu aurais pu dire non.
Mais tu as dit oui pour la femme adultère;
Tu as dit oui à Pilate.
Avec la femme adultère, nous attendons.

Hier encore, Seigneur, tu aurais pu dire non.
Mais tu as dit oui pour Pierre dans sa faiblesse;
Tu as dit oui à ceux qui ont déchiré tes vêtements.
Avec Pierre nous attendons.

Hier encore, Seigneur, tu aurais pu dire non.
Mais tu as dit oui pour les familiers de la souffrance qui marchaient avec toi;
Tu as dit oui à ceux qui ont planté des clous dans ta chair
Avec ceux qui souffrent, nous attendons.

Hier encore, Seigneur, tu aurais pu dire non.
Mais tu as dit oui pour le voleur qui était à côté de toi
Tu as dit oui au vinaigre pour ta soif.
Avec celui qui est maintenant au paradis avec toi, nous attendons.

Hier encore, Seigneur, tu aurais pu dire non.
Mais tu as dit oui pour Marie et Jean au pied de la croix
Tu as dit oui à la lance dans ton cœur.
Avec Marie et Jean, nous attendons.

Hier encore, Seigneur, tu aurais pu dire non.
Mais tu as dis pour Nicodème et Marie-Madeleine;
Tu as dit oui au tombeau et au linceul.
Avec Nicodème Marie-Madeleine, nous attendons.
Boris Crépeau, 2000, revu et corrigé en 2011

Je vous laisse libre de décider ce que vous attendez...

4 commentaires:

  1. Ça rappelle des souvenirs. Malheureusement... je n'attends plus grand-chose de l'Église.

    RépondreSupprimer
  2. Pour ce qui est de l'Église, dont tu remarqueras que n'en dit que nenni, moi non plus je n'attends plus rien, si ce n'est qu'elle meure de sa belle-mort, (on verra à reconstruire quelque chose mieux après), pour ce qui de ma relation personnelle avec le Seigneur cela relève de la foi et de l'espérance...

    RépondreSupprimer
  3. Finalement , ne sommes nous pas plus Protestants que Catholiques ?
    Boris , ton Hymne est fort bien " commis " ...
    Vous le chantiez ?

    RépondreSupprimer
  4. Non, nous le récitâmes seulement, car je ne suis pas musicien pour deux sous, et en plus, la métrique de certaines strophe s'y prêterait mal, je crois...

    Et merci pour le compliment!

    RépondreSupprimer